Remise d’équipements – Projet smart agriculture
Le vendredi 10 juillet 2020, La Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice (MCA) et le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) se sont réunis au Village Hall de La Laura pour une étape cruciale et fortement attendue des planteurs partenaires du Projet Smart Agriculture : celle de la remise officielle d’équipements agricoles. C’est en effet, en présence de L’Honorable Maneesh Gobin, Ministre de l’Agro-Industrie et de la Sécurité Alimentaire et de S.E.M. Vincent Degert, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice ainsi que celui du Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) que les bénéficiaires se sont vus remettre des équipements qui vont les aider à faire évoluer leurs pratiques culturales pour atteindre un des objectifs annoncés par le projet qui est de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires pour offrir des produits plus sains aux consommateurs.
Mr Denis Mootegoo de Agria a reçu un motoculteur et des lames de sarcleuse pour un désherbage mécanique en alternative à l’utilisation des herbicides ainsi que l’incorporation d’un mulch pour enrichir le sol. Vivek du Domaine de Labourdonnais a reçu un augmentorium pour lutter contre la mouche des fruits sans recourir aux pesticides, tandis que Mr Nithun Luckmun, petit planteur de La Laura bénéficiera d’un sprayer motorisé pour un usage raisonné des produits phytosanitaires. Ce dernier fera également partie de la mise en place d’un essai de biopesticides. Mr Sanju Jhugroo, planteur de La Laura, a reçu une sarcleuse motorisée en alternative à l’usage d’herbicides et Mr Ajay Mohonee, une tronçonneuse pour la récupération de déchets végétaux et bénéficiera de la mise en place d’un mulch pour enrichir le sol et réduire l’enherbement. Armand d’Union a reçu une sarcleuse manuelle pour réduire l’utilisation d’herbicide.
Pour rappel, le projet Smart Agriculture a débuté en 2015 à l’initiative de la Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice (MCA), en partenariat avec le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) et le Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), et se positionne sur la culture maraîchère à Maurice. Le projet est financé majoritairement par L’Union européenne : un financement qui provient de l’initiative Alliance Mondiale contre le Changement Climatique +, considéré comme un instrument très important par l’UE pour lutter contre ce phénomène.
Les autres bailleurs du projet sont le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC), et la Région Réunion.
Le but du projet Smart Agriculture est de répondre à des problématiques d’enjeux locaux telles que l’accès à des produits sains, la préservation de l’environnement par une agriculture raisonnée et résiliente face au changement climatique et la revalorisation de l’agriculture vivrière. Le projet se base sur l’hypothèse, largement soutenue par la recherche actuelle, que la transition des systèmes de cultures conventionnels vers des systèmes agroécologiques doit permettre de réduire l’usage des intrants de synthèse et les problèmes liés aux bio agresseurs tout en assurant un revenu décent aux producteurs. En termes de méthodologie, après une série d’enquêtes auprès de 300 producteurs constituant la phase 1 du projet Smart Agriculture, les agronomes de la Chambre d’agriculture ont dressé un état des lieux des pratiques agricoles, identifié les problématiques du secteur et les marges de progrès de la production maraichère à Maurice sur l’usage d’intrants. C’est ensuite que l’équipe du projet a pu constituer des réseaux pilotes (petit planteurs et compagnies historiquement Membre de la Chambre d’Agriculture de l’ile Maurice) et faire un diagnostic initial pour définir les besoins en formation collective et leurs objectifs d’amélioration. 2019 a vu se mettre en place les parcelles agro écologiques, ainsi que l’identification des matériels associés à l’implémentation de techniques innovante et au service de transfert de techniques déjà éprouvées dans ce domaine. Aujourd’hui, en 2020, nous en sommes aux expertises individuelles et aux mises en place des essais. La phase finale du projet consistera à collecter des données, suivre les essais, mettre en place des indicateurs, capitaliser les résultats et les disséminer auprès d’un maximum de planteurs.
Espérons que les planteurs sauront faire bon usage de ces équipements pour les aider à atteindre leurs objectifs et pour notre santé à tous. Cela est d’autant plus vrai, post covid, l’agroécologie EST le mode de production qu’il faut favoriser aujourd’hui et demain.